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L’IA, un géant énergétique et environnemental : synthèse de l’étude Green IT 2025


L’association Green IT publie son étude sur les impacts environnementaux de l’IA, révélant l’urgence d’une transition vers un numérique sobre et responsable.

L’étude « Impacts environnementaux de l’IA dans le monde » dresse un constat alarmant : l’intelligence artificielle, et en particulier l’IA générative, est en train de devenir un géant énergétique et écologique, menaçant les équilibres environnementaux. Publiée en octobre 2025, cette analyse révèle que les émissions de gaz à effet de serre de l’IA pourrait, dès 2030, rivaliser avec les émissions de l’ensemble de la France, selon les objectifs Climat.

Alors que les géants technologiques investissent des milliards dans des modèles toujours plus gourmands, cette étude met en lumière l’urgence d’agir pour éviter une explosion des émissions de gaz à effet de serre, de l’épuisement des ressources critiques, de l’émission de particules fines et d’eutrophisation de l’eau douce. Fabrication, utilisation et fin de vie… chaque étape du cycle de vie des infrastructures IA pèse lourd sur la planète.

Face à cette réalité, Green IT appelle à une prise de conscience collective et propose des pistes concrètes pour réduire l’impact de l’IA.


Les principaux impacts de l’intelligence artificielle

L’IA et les data centers dédiés à ces technologies représentent jusqu’à 3% des impacts du numérique en 2025, et selon les projections de l’étude, 21% en 2030, soit on prévoit une multiplication par 7 des impacts de l’IA en 5 ans.

Les impacts de l’IA en 2025

A l’échelle mondiale, les principaux impacts en 2025 sont :

  • en matière de ressources minéraux et métaux : 376 tonnes SB eq. (ADPe), soit 751 millions de tonnes de terre excavée ou 1 429 Tour Eiffel
  • en matière de ressources fossiles (ADPf) : 555 millions de GJ, soit près d’1 journée de la consommation mondiale en barils de pétrole
  • en matière d’eutrophisation des milieux aquatiques (eau douce) (EpF) : 19 123 tonnes eq.phosphore (P), soit près de 2 millions de tonnes d’algues vertes
  • en matière d’émissions de Gaz à effet de serre (GWP) : 41 millions de tonnes CO2 eq. soit 7 millions de tours du monde
  • en matière de de particules fines (PM),  1870 morts, soit 5 décès par jour

Les impacts de l’IA en 2030

A l’échelle mondiale, les principaux impacts seraient, en 2030 : 

  • en matière de ressources en minéraux et métaux (ADPe) : 2 578 tonnes SB eq. (ADPe), soit 5 milliards de tonnes de terre excavée ou 9 612 Tour Eiffel
  • en matière de ressources fossiles (ADPf) : 3 735 millions de GJ, soit près d’6 journées de la consommation mondiale en barils de pétrole
  • en matière d’eutrophisation des milieux aquatiques (eau douce) (EpF) : 19 123 tonnes eq.phosphore (P), soit près de 2 millions de tonnes d’algues vertes
  • en matière d’eutrophisation des milieux aquatiques (eau douce) (EpF) : 128 637 tonnes eq.phosphore (P), soit près de 13 millions de tonnes d’algues vertes
  • en matière d’émissions de Gaz à effet de serre (GWP) : 277 millions de tonnes CO2 eq. soit plus de 46 millions de tours du monde
  • en matière de particules fines (PM),  12 579 morts, soit 34 décès par jour

En 2030, les émissions de GES de l’IA représenteront 100 % des objectifs climatiques de la France.


La répartition des impacts

70% des impacts de l’IA ne sont pas des émissions de gaz à effet de serre.

Sur les 16 indicateurs observés, les 4 impacts majeurs de l’IA sont :

  • Réchauffement climatique (31 %) 
  • Épuisement ressources fossiles, minéraux et métaux (22 %) 
  • Emission de particules fines (18%)
  • Pollution de l’eau (18 %) 
Parts Ia Impacts Environnementaux

L’essentiel des impacts ont lieu lors de l’utilisation des infrastructures dédiées : de 60% à 98% selon les indicateurs.

Screenshot

Au cœur des impacts les serveurs et au cœur des serveurs : les GPU.

Le plus gros de l’impact est lié à leur fabrication et leur consommation électrique à l’utilisation.

La durée de vie de ces serveurs, 3 à 5 fois inférieure aux serveurs traditionnels et leur consommation, au moins 3 fois supérieure, jouent un rôle important dans les résultats.


Au regard des limites planétaires

En 2025, l’intelligence artificielle représente déjà 10% du budget annuel soutenable
de l’Europe. En 2030, ce sera 62%.


Les solutions clés

L’association propose ainsi des solutions pour pallier à ce coût environnemental et sanitaire au niveau sociétal :

  1. Agir sur l’offre pour la contenir les impacts en priorisant les usages à haute valeur ajoutée et d’intérêt général.
  2. Mener une campagne d’information grand public : “l’IA c’est comme les antibiotiques, ce n’est pas automatique.”
  3. Renforcer la mise en œuvre des articles 1 à 3 de la loi REEN pour mieux sensibiliser et former à la prise en compte de ces enjeux (écoconception notamment), de l’école primaire au bac+5.
  4. Créer une filière d’excellence “IA frugale”, notamment en soutenant la formation initiale et continue sur ces sujets.
  5. Inciter, puis rendre obligatoire, l’écoconception des IA hébergées en France. 

En tant qu’individu, ou professionnel, comment agir ?

  1. Eviter l’IA quand d’autres solutions sont possibles
  2. Choisir des petits modèles d’IA
  3. Eco-concevoir les solutions (pour les professionnels)